Origine II est aujourd’hui généralement admis que la mise en place du système héraldique en Occident est liée à l’évolution de l’équipement militaire. Au XIIème siècle, les chevaliers avaient la figure cachée par un heaume percé seulement de minces fentes à hauteur des yeux. Comme il était alors impossible de les reconnaître, ils prirent l’habitude de peindre sur leur bouclier une figure, toujours la même, qui, dans la seconde moitié du XIIème siècle, eut une tendance de plus en plus marquée à devenir héréditaire : elle symbolisa d’abord celui qui se l’était attribuée, puis ses possessions, et ensuite sa famille.
II est difficile de dater précisément l’apparition des armoiries. Actuellement, la grande majorité des chercheurs admet que celles-ci apparaissent entre Loire et Meuse dans le premier quart du XIIème siècle et que leur diffusion s’est principalement opérée au travers de la pratique des tournois dans lesquels, à cette époque, s’affrontaient des équipes de plusieurs dizaines de personnes. Les croisades, vastes rassemblements internationaux, ont amplifié cette mode naissante qui se développait en dehors de l’Église.
Rapidement, l’héraldique cessa d’être utilisée seulement par la noblesse et la chevalerie. A la fin du XVème siècle, en Europe, on recensait plus d’armoiries « non nobles » que d’armoiries « nobles ». Au cours des trois siècles suivants, le blason se précisa selon des règles de plus en plus strictes, et l’art héraldique atteignit sa plus grande perfection à la fin du XVème siècle.
Les règles Un blason correspond une seule description - le blasonnement - et à partir de cette description on ne peut dessiner qu’un seul blason. En effet, la construction du blason obéit à des règles précises.
Les règles de base en matière d’héraldique, sont fort simples.
1° : Ne pas mettre émail sur émail et métal sur métal, fourrures sur fourrures.
2° : Ne pas choisir des armoiries déjà portées par autrui, c’est-à-dire par une autre famille.
Emploi.
Les modifications apportées à l’armure avaient rendu l’écu inutile comme arme défensive ; mais celui-ci continua à être exposé par les chevaliers la veille des tournois, et les armes figurèrent sur la cotte d’armes en étoffe – tabar - qui recouvrait souvent la cuirasse, et sur les housses qui enveloppaient les chevaux.
Elles figuraient sur les portes des demeures seigneuriales et bourgeoises, sur les drapeaux et les sceaux. – Sigillographie -
Le héraut d’armes.
L’activité principale des hérauts d’armes était la compilation d’armoriaux. Ces officiers, qui s’occupaient de tout ce qui concerne les armoiries, justifications nobiliaires, généalogies, etc.
En France, l’assemblée constituante décréta le 19 juin 1790 la suppression de la noblesse (en tant que statut de la personne) et de ses attributs réels ou supposés : titres et fiefs, privilèges, ordres de chevalerie, armoiries et livrées…
Interdites un temps, les armoiries furent restaurées au début du XIXème siècle par Napoléon par décret du 1er mars 1808 (qui en limita pendant l’Empire l’usage aux nobles, limitation abolie par Louis XVIII à la Restauration). Les armoiries ne sont plus à présent l’enjeu social qu’elles étaient devenues à la fin de l’Ancien Régime.