LE PATRIMOINE FUNERAIRE ET LA GENEALOGIE
Jeudi 09 septembre 2021 à St-Etienne
vendredi 24 septembre 2021
par FORAISON Christiane

En dehors de ses occupations de rangements des relevés de l’AGLoire à St-Etienne, de l’aide à la lecture de documents illisibles pour la plupart d’entre nous, de son "recueil des termes anciens", etc depuis de très nombreuses années, Jean-Louis LACOMBE parcourt les cimetières pour photographier et répertorier les tombes de notre secteur. Il nous montre le fruit de son très gros et très bon travail.






Grâce à ce travail, sur demande, nous pouvons retrouver des dates et des lieux d’inhumation de nos ancêtres.


Au cours de l’après-midi, Jean-Louis LACOMBE a parlé des cimetières, des tombes, de leur état, de leur conservation et de ce que ça peut apporter à la généalogie, surtout descendance même si le sujet peut paraître austère au premier abord. Tout cela a été illustré par de très nombreuses photos dont on pourra trouver ici quelques échantillons.

A quelques exceptions près, on remonte rarement au-delà de la 2ème moitié du XIXème siècle, mais cela permet souvent de faire le lien entre les registres et les personnes actuelles.

Le gros avantage, c’est que dans une tombe, les défunts sont en général tous parents entre eux, ce qui est plus pratique que les tables décennales, on y trouve même des personnes décédées très loin de leur famille.

Historiquement, les tombes et les cimetières en général étaient placés autour de l’église et parfois dans l’église elle-même. Ils ont souvent été déplacés par mesure d’hygiène ou pour gagner de la place.




Les modèles de tombes sont innombrables. On peut citer les chapelles privées, les modèles modestes, voire très modestes, les caveaux….











Malheureusement, beaucoup sont abandonnées et se détériorent plus ou moins vite et pas seulement dans les grandes villes. Dans les petites communes, même abandonnées, elles peuvent être entretenues mais c’est rare.




La verdure envahit parfois les tombes et c’est bien gênant pour les généalogistes.




Une autre complication concerne les tombes, bien entretenues mais sans aucun nom de famille.




Quand les cimetières sont déplacés ou les concessions non renouvelées, les ossements vont dans un ossuaire ou dans la fosse commune. Parfois certaines communes en gardent une trace ou conservent les plaques mais c’est rare.




Il y a aussi des cas de bilocation, souvent par regroupement de défunts dans une autre tombe, sans supprimer l’ancienne.



Enormément de tombes se détruisent à toute vitesse (fissures cassures, inclinaison …). Parfois, il reste un peu de lecture.





La dégradation peut-être très rapide : la même tombe en 2005 et 2008.



Les plaques rapportées ont aussi leurs problèmes. Souvent elles cachent des informations antérieures et parfois, elles tombent à cause de leur fixation par tampon de bois. Bien serties, elles tiennent plus longtemps mais perdent en lisibilité. Certaines reprennent les anciennes inscriptions mais souvent, elles ne reprennent que les plus récentes.






Quelques exemples de gravure qui va du plus complet au plus succint.

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Les cœurs en alu ou en laiton sont parfois très complets avec des dates, des liens de parentés.



Les gens ne restaurent que leur branche ou on ponce l’ancien nom pour mettre le plus récent : c’est la perte de source de données.

Le doute peut s’installer : prénom de l’épouse, nom et prénom de l’époux … Parfois il faut chercher jusque dans les registres. Les applications en ligne comme Gescime ne règlent pas tout.




Le graveur peut aussi faire des erreurs, mais en général elles sont corrigées plus ou mois bien.



Les pluies acides sont préjudiciables aux dalles de marbre, au point que des lettres en creux protégées par la peinture se retrouvent en relief.

Les tombes en ciment sont souvent recouvertes d’une poussière ou d’une algue grise qui gêne la lecture. On peut y remédier (discrètement) avec du papier de verre mais ce n’est pas efficace sur le calcaire.

La peinture blanche disparaît vite sur le granite gris. Si on n’a rien sous la main on peut essayer avec une poignée d’herbe mais si la dalle est très lisse, reste le talc.

Pour celles en granito, on peut essayer la craie, avec des résultats variables mais les traces mettent plus longtemps à s’estomper. Ça fonctionne aussi sur le ciment.









Les tombes à concession échues sont parfois réutilisées surtout si elles sont ornées mais l’ancien nom reste parfois visible.



Un gros avantage des tombes est que certaines possèdent des portraits des défunts même si ceux-ci ne sont pas toujours identifiables ou cassés ou descellés.





Les militaires ont parfois un traitement à part sur plaques métalliques mais les photos arrivent à pâlir ou à s’inverser. On peut parfois récupérer en réinversant les couleurs (négatif).



Les cimetières ont aussi leurs lots de célébrités, des histoires familiales, quelques handicapés patronymiques : Beaumort, Mortdefroid, un plus que centenaire, des inscriptions comiques.

















L’intérêt pour les inscriptions et monuments funéraires s’appelle la TAPHOPHILIE.